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Un teuton chez les Suisses totos

(Die Tageszeitung „Le Temps“ aus der Westschweiz schreibt heute über die Blogwiese: La Suisse sous loupe allemande. Darum heute ein Beitrag auf Französisch.)

  • Porter du chocolat en Suisse
  • La première fois que je suis venu en Suisse, c’était en faisant du stop dans le Jura, en venant de Belfort, par des toutes petites routes. J’allais voir une amie suisse dans le Val-de-Ruz, et je lui avais apporté 10 différentes boites de chocolat allemand. Quelle stupide idée ! En allemand on appelle cela: «Porter des hiboux à Athènes» (= Eulen nach Athen tragen).

    J’y ai appris beaucoup de choses, au nord de «Neuch», à commencer par «septante et nonante», mais jamais huitante. Et que ceci n’est pas un «Witz » que l’on se racontait sur les «Suisses totos». Mais personne ne m’a expliqué que j’étais dans le «Rudolfstal» , est-ce que les Vaudruziens le savent ?

  • Bâle, une ville francophone
  • A la fin de mon séjour, mon amie m’a accompagnée jusqu’à Bâle. On était encore dans le même pays, mais pour ma copine c’était un «monde à part». Des années plus tard, j’ai obtenu mon premier boulot à Bâle grâce au fait que je parlais français. Très vite, je me suis rendu compte que le domaine du service à Bâle est pratiquement entièrement entre les mains des Français alsaciens : que ce soit chez le boucher, à la caisse du supermarché, auprès des artisans ou à la banque cantonale j’entendais parler français. Une ville Suisse alémanique ? Peut-être, mais on peut y survivre facilement sans parler un mot allemand. Par contre à Zurich, il fallait apprendre soit l’anglais soit l’italien pour éviter le Züridütsch.

  • Comprenez-Vous le Hochdeutsch?
  • Pour mon employeur à Bâle, je devais assurer le support des clients dans toute la Suisse, et c’est ainsi que j’ai fait la connaissance de Sion/Sitten, Biel/Bienne et Delémont/Dellsberg. Mon français était compris partout, par contre en Suisse alémanique on m’a souvent posé la question : «Vous comprenez le suisse allemand ?» — J’ai attendu quelques minutes pour répondre à mon tour avec la question : «Vous comprenez le Hochdeutsch, ou souhaitez-vous que je fasse un effort en suisse allemand ? Vous avez le choix entre le dialecte de Bern et celui de Zurich.»

    C’était naturellement une plaisanterie, je ne parlais ni l’un ni l’autre. Comprendre, pas de problème, mais parler ? Uniquement après le troisième «barreau». Oui, chez les Suisses allemands, on ne boit pas des verres de bière, mais des «barreaux» = Stange. J’ai commencé à découvrir des mots alémaniques dont je ne connaissais même pas l’existence ! «Die Vernehmlassung» (= la consultation, la prise de position), «die Betreibung» (= l’exploitation ), sont des mots complètement inconnus en Allemagne.

  • Le barrage et le forfait
  • Beaucoup de mots viennent du français et sont uniquement utilisés chez les Suisses allemands : «ein Exploit», pour un grand succès au sport, se dit également «forfait geben», «foutieren», «touchieren», «goutieren», «plafonieren». Vous comprenez tous ces mots ? Alors vous comprenez bien le suisse allemand! Mon mot préféré, en parlant du football : «Die Schweizer müssen in die Barrage». Ils jouent sous l’eau alors ? Ou dans le feu de barrage, ou entre des barrages antichars ?
    Comme des grands morceaus de Toblerons

  • Ils sont tous arrogants, les Allemands.
  • Je me suis toujours senti à l’aise en Suisse romande, comme vous savez : «L’ennemi de mon ennemi est mon ami». Par contre, chez les Suisses totos, il vaut mieux faire attention à ce qu’on dit et fait. La réputation des Allemands en Suisse alémanique c’est d’être arrogant, de parler vite et fort et de penser savoir tout mieux que les Suisses. Avec le Blogwiese j’essaie de lutter contre ces préjugés. Il ne s’agît pas de se moquer des Suisses et de leurs langages, mais de montrer que nous parlons tous des variantes de la même langue, l’allemand. D’ailleurs, le «Hoch» (= haut) dans le «Hochdeutsch» c’est une caractéristique géographique! Ca veut dire l’allemand parlé dans la partie «haute» de l’Allemagne, alors qu’on le parle dans le sud de l’Allemagne, cela vient en opposition à «l’allemand moyen» (=Mitteldeutsch) que l’on parle au centre du pays, ou bien «l’allemandbas » (=Niederdeutsch) dans le nord, e. g. en «Basse-Saxe». Où pourrait-on parler un „Hochdeutsch“ plus élevé qu’en Suisse ?

  • Un welsch à Zurich
  • A Zurich, j’ai fait la connaissance d’un banquier Suisse romand qui parlait mieux le suisse allemand que l’allemand standard. Il l’avait appris dans un cours, parce qu’il voulait travailler comme cadre dans une banque et une bonne connaissance du suisse allemand était pratiquement obligatoire pour lui. Ses bonnes connaissances en allemand et en anglais n’intéressaient personne. Après son arrivée, il avait quatre semaines pour préparer sa première présentation… en suisse allemand naturellement ! Pourtant, le nom de la banque était français…

    

    16 Responses to “Un teuton chez les Suisses totos”

    1. kaba Says:

      Im Gegensatz zum Wortteil „Hoch“ in Hochdeutsch, das keine Wertung enthält, haben die Romands einen Ausdruck, der ganz klar eine Wertung darstellt. Wenn man sie fragt, ob Sie Deutsch sprächen, antworten sie z. B. : „Oui, le bon allemand“.

    2. Fiona Says:

      Où sont-ils aujourd’hui – les totos à l’autre coté du Froschschenkligraben?

      Sorry, ich meine der Müntschigraben. Der Röschtigraben ist in Wahrheit eine Müntschigraben. Die Welschen küssen sich ständig, quoi?
      Und die Liebe? Un Romand sagt „Je t’aime“. Un Toto dit „Je t’acheterai un café“. Les Romands reden gern über Sex, die Totos lieber über die Sonderangebote der Woche bei Migros und Coop.

      Die Welscher können doch e chli Schwyzertütch, z.B. poutser = putzen,
      Putzéquipe = Putzcrew. Fromage Sennekäppi auch. Und Poulet =….poulet

      P.S. Zur Info. Genf = Genève. Solothurn=Soleure. Zug=Zoug

      Moi, je dis toujours „Vive la différence“!

      P.P.S. Oder habe ich alles falsch verstanden?

      Fiona

    3. Fiona Says:

      Und no öppis:

      Die Genfer = (auf Hochfransözisch) les petits Calvinistes.

      Fiona ;.)

    4. solar Says:

      Super, die Ausweitung auch auf Unterschiede zu unseren Compatriotes! Dass uns ein Deutscher diese zeigen muss! Aber vielleicht geht das von aussen halt besser.

      Übrigens habe ich gestern etwas gelernt: Offenbar kann man deutsch nicht sagen: „Das ist mir gleich“, sondern laut Duden nur „“Das ist mir egal“. Auch ein französisches Wort.

    5. Administrator Says:

      @solar
      Wenn ich mich recht erinnere, gehört ist das Wort „Gleichheit“ eine der 11.500 (!) Eindeutschungen (von Franz. „Egalité“ des Sprachforschers Campe

      Meinem Sprachempfinden nach ist „egal“ und „gleich“ synonym. Wenn gleich es keine 100% Synonymie gibt, da jedes Wort eine andere Konnotation besitzt.

      Hier ein paar weitere hübsche Beispiele für erfolgreiche Eindeutschungen von Campe (zitiert nach Wikipedia)

      * altertümlich (für das Fremdwort antik),
      * Erdgeschoss (Parterre),
      * Esslust (Appetit),
      * Feingefühl (Takt),
      * fortschrittlich (progressiv),
      * herkömmlich (konventionell),
      * Hochschule (Universität),
      * Lehrgang (Kursus),
      * Randbemerkung (Glosse),
      * Stelldichein (Rendezvous),
      * Streitgespräch (Debatte),
      * tatsächlich (faktisch),
      * Voraussage (Prophezeiung),
      * Wust (Chaos) und
      * Zerrbild (Karikatur)

    6. mirach Says:

      merci – ein herrlicher Blog. Wir bekommen wieder einmal den Spiegel hingehalten.

      Manchmal gehen mir die vielgeliebten Romands aber auch ein wenig auf den Keks: ständig dieses Gejammer über ihren Minderheitenstatus. Kennt jemand eine andere dermassen gehätschelte Minderheit? Ach ja klar: die Männer …

      Und dann das Getue über die französische Sprache! Die Sprache der Liebe, die schönste, die beste! Also bitte! Und dann dieser Kulturfimmel – culture de France. Mir ist dieses selbstverliebte Getue schon ein bisschen fremd.

      Na ja, seis drum – ich mag die Romandie und die Romands (und -des) sonst sehr gern und bemüh mich täglich, französisch mit ihnen zu parlieren – auch wenn ihr Deutsch meist besser ist als mein Franz.

    7. Branitar Says:

      Je ne parle pas francais!

      Wird es eine Übersetzung ins Deutsche (oder meinetwegen auch ins Englische) geben?

    8. Says:

      Eine „Stange“ heisst hier bei uns in der Romandie „pression“…

      @ mirach:

      Was ist mit den Tessinern? Den Rätoromanen?

    9. Anna Says:

      Hier der erste Teil in deutscher Schnell-Übersetzung für die nicht-francophonen:

      Schokolade in die Schweiz bringen

      Mein erstes Mal in der Schweiz war, als ich auf Nebenstrassen von Belfort her kam und einen Stopp im Jura machte. Ich war unterwegs um eine Schweizer Freundin im Val-de Ruz zu besuchen und hatte ihr zehn verschiedene Tafeln deutscher Schokolade mitgebracht. Welch dumme Idee! Auf deutsch nennt man das “Eulen nach Athen tragen”.

      Ich habe dort viel gelernt, im Norden von “Neuch”, angefangen bei “septante et nonante”, aber niemals huitante. Und dass das kein Witz ist, was man sich über die “Suisses totos” (Deutschschweizer) erzählt. Aber niemand hat mir je erklärt, dass ich im “Rudolfstal” war, ob das die Vaudruziens (Bewohner des Tals) wissen?

      Basel, die francophone Stadt

      Zum Schluss meines Aufenthalts begleitete mich meine Freundin bis nach Basel. Wir waren immer noch im gleichen Land, aber für meine Freundin war es eine andere Welt. Jahre später bekam ich meinen ersten Job in Basel, dank meinen Französischkenntnissen. Sehr schnell habe ich bemerkt, dass der Servicesektor praktisch ausschliesslich in den Händen der Elsässerfranzosen ist: sei es beim Metzger, an der Kasse im Supermakrt, unter Handwerkern oder an der Kantonalbank – überall hörte ich französisch. Eine Deutschschweizer Stadt? Vielleicht, aber man kann dort ohne Probleme überleben ohne ein Wort Deutsch zu sprechen. In Zürich hingegen ist man gezwungen entweder deutsch oder italienisch zu lernen um dem Züridütsch zu engehen.

      [Anmerkung Admin: Sehr nett, danke! Wollte mich erst am Wochenende daran machen. Aber „en faisant du stop“ = „trampend, per Autostop“ und nicht „einen Stopp machend“ :-)]

    10. mirach Says:

      @ jé

      Tessiner sind cool und Rätoromanen komisch
      ach ja … und ich hab keine Vorurteile

      ;o))

    11. Bondelle Says:

      Grâce au „Temps“ habe ich Blogwiese entdeckt und schon einige darauf wachsende „Blüemli“ näher betrachtet. Erinnert mich manchmal an Gespräche mit deutschen Ex-Kollegen (Deutschlehrer) oder an sprachliche Erfahrungen „suisse romand“/“français“ : verlangst du hier, also in der Suisse Romande, eine Einkaufstüte an der Kasse (z.B. Migros), kannst du ohne weiteres um ein „Cornet“ bitten (kostet aber eh etwas), in Frankreich würde man dich fragen ob du ein „cornet vanille“ oder „chocolat“ wünschst (das im besten Fall, im Normalfall wirst du nur mitleidig betrachtet „ah vous venez de Suisse“).
      Zum Wort „Betreibung“ : heisst hier „poursuites“, z.B „il a été mis aux poursuites“ und wir haben natürlich das „Office des poursuites“ (nichts anderes als ein „Verfolgungsbüro“). Schön, nicht !
      Je reviendrai brouter sur le Blogwiese (je l’ai placé dans mes favoris…) 🙂

      [Anmerkung Admin: Alle Suisse Francophone Artikel sind in einer neuen Kategorie gesammelt: La Suisse Francophone]

    12. sylv Says:

      Minderwertigkeitskomplex……hmmm das würde erklären warum verschiedene Madames Rache nehmen mussten an den Deutschschweizer Filles ( oder Trudis wie die Romands sagten) und die Mädchen als billige Arbeitskräfte ohne Rechte ausnutzen als Dienstmädchen …… ich hatte Glück und arbeitete in einem Spital wo’s zivlisierter zu und her ging………..

    13. Fiona Says:

      Frappant, dass die Tessiner (Chinggis auf Dialekt…) ungeniert Autos auf den Trottoirs parkieren – und lassen dabei den Motor laufen.
      Das habe ich vor einigen Jahren gemerkt. Sind die Tessiner in der Zwischenzeit umweltfreundlicher geworden?

      Fiona

    14. Branitar Says:

      Danke, Anna! 🙂

    15. Phipu Says:

      Salut Jens

      Merci pour cet article en français. Quelques petites corrections : Delémont s’apelle en allemand „Delsberg“ (un seul „l“).

      Il y a „die Betreibung“ = „la poursuite“ („das Betreibungsamt“ = „l’office des poursuites“) ou „der Betrieb“ = „l’exploitation“ („der Betrieb eines Geschäfts“ = „l’exploitation d’une entreprise“). A été expliqué précédemment par Bondelle.

      D’ailleurs, en français „welsche“ les barrages antichars s’appellent très communément „des Toblerones“ (type de chocolat, „pour une fois“ prononcé à la française, sans „e“ à la fin). Avais-tu également apporté du Toblerone de l’Allemagne vu qu’il était produit par Kraft Foods à Lörrach ? Celà serait vraiment du „Wasser in den Rhein tragen“ ou „Sand in die Wüste tragen“.

      Bonne journée

      Phipou

    16. Doris Tripod Says:

      Danke für die Hinweise auf edie Artikel. Nach Allem was ich nun gelesen habe, habe ich keine Bemerkungen mehr zu machen, denn sie wurden schon gemacht.
      Die Schweizer sind halt eben sehr genau und wenn Delsberg nur ein l hat dann wird das hlrivh gemeldet.
      Ich freue mich immer Sie zu lesen.
      Bis auf bald.
      Herzliche Grüsse
      Doris Tripod